Mediscoop. net : Alerte de l’académie de médecine sur les frein de langue incisés
Le résumé de l’article : Différentes anomalies anatomiques ou fonctionnelles peuvent avoir un retentissement sur le transfert de lait et/ou le confort des tétées. Un frein de langue court (classique ou antérieur) n’est que l’un des nombreux facteurs pouvant contribuer à des difficultés d’allaitement. Le concept de frein de langue « postérieur » est à l’origine d’une inflation préoccupante des demandes d’incisions de freins aux conséquences délétères nombreuses ; il ne repose sur aucune base scientifique et n‘est pas confirmé par les données anatomiques récentes. En dépit du nombre impressionnant de publications, il n’y a pas de relation formellement établie entre un score de frein de langue court et les problèmes d’allaitement ou les résultats d’une frénotomie et de nombreuses questions restent en suspens. Dans le soutien aux difficultés d’allaitement, avant toute recommandation ou prescription, il est indispensable de toujours procéder à une évaluation rigoureuse des « basiques » de l’allaitement. Observer la mère, observer l’enfant, observer comment la mère et l’enfant s’ajustent et interagissent au cours de la tétée, analyser la conduite pratique de l’allaitement, sont des préalables indispensables à l’établissement des hypothèses diagnostiques pouvant expliquer les problèmes rencontrés. Ce travail minutieux qui requiert temps et expertise doit toujours précéder les recommandations individuelles formulées à l’issue de la consultation. Les femmes qui allaitent et leurs bébés, méritent mieux que des solutions techniques rapides, coûteuses et non prouvées. Il est de la responsabilité de toutes celles et ceux qui se disent spécialistes dans le soutien à l’allaitement de leur offrir le meilleur de la science, dans une démarche à la fois professionnelle et éthique.